Donc, mettons nous en situation : les feuilles, un bureau du ministère de l'éducation et un haut fonctionnaire quelconque qui regarde tomber ces mêmes feuilles de ce même bureau. C'est à ce moment qu'arrive sur le seuil de la porte le frisson susnommé. Il frappe poliment d'un souffle de vent puis entre. Une fois à l'intérieur, le fonctionnaire découvre un frisson des plus élégants : complet orange, chapeau rouge et cravate motif feuilles mortes. L'instant suivant, le frisson se saisit de l'homme d'Etat. A partir de cet instant, tout va très vite. L'homme se précipite vers son bureau et, d'une voie puissante et emplie de fierté, hèle sa secrétaire.
      Sur ce, Ginette arrive (n'y voyez aucune familiarité mais j'ai toujours voulu appeler une secrétaire Ginette). Il lui dicte alors à toute vitesse une liste de subordonnés à convoquer et termine par une ode à l'automne émouvante comme une finale de Ligue des Champions. Ces directives données, les différents interressés rejoignent le fonctionnaire à son bureau. Après leur avoir déclamé l'ode ci dessus, il leur expose son projet. Une grande idée, qui révolutionnera la manière d'enseigner des fondations au sommet (là encore c'est une image). Mais, qu'elle est cette idée s'interrogent les fonctionnaires, et vous même (du moins je l'espère) ?       "Nous allons faire apprendre des poèmes sur l'automne aux élèves français. Peut être même pourrons nous leur en faire écrire si l'audace nous en prend" leur déclare-t-il, l'oeil humide et les mains tremblantes. A cet instant, je suppose que ce bref discours doit créer l'euphorie au sein du groupe de fonctionnaire, qui crient le nom de leur directeur en arrachant leur chemise. La demi heure d'applaudissement terminée, les dernières éjaculations maîtrisées et le héros à nouveau à terre, on s'organise dans l'administration.
      Et ainsi le frisson reprend son cours. De bureaux en cabinets, de cabinets en rectorats, de trains en trains, de port en port comme disait le chanteur, il parvient dans nos localités. De la capitale au plus isolé des patelins de bouseux, on chante les louanges du fonctionnaires qui trouva l'idée qui égayera à coup sûr les cours de la maternelle à la primaire et de septembre à décembre.

     Voila donc, comment et pourquoi, le programme scolaire impose les poèmes traitant de marrons et de potirons dès notre plus jeune âge. Ce qui n'est pas pour me déplaire. En effet, je vous ai préparé quelques rimes afin de célébrer l'arrivée de l'automne et de vous refaire plonger dans la peau de vos fesses d'enfants posées sur la moquette de la salle de classe à écouter religieusement, à l'instar de l'homme avisé devant une émission sur la reproduction du lama en Scandinavie, une myriade de poèmes chantant les feuilles mortes et les couleurs dans les tons orangeâtres. (si le record de la plus longue phrase sur cowblog n'est pas battu avec ça, je quitte les lieux immédiatement).
Donc, sans plus attendre, le poème.
 
     Point de potiron dans ce poème, mais j'ai pensé que le thème présenté ici changeait un peu des habituelles contines pour enfant. Quoi qu'il en soit, j'étais tellement fier de mon travail que je l'ai envoyé au ministère de l'Education. Je n'ai d'ailleurs pas attendu bien longtemps la décision de l'administration qui m'a dit envisager sérieusement d'intégrer la pièce ci dessus au programme scolaire de CE1. Dans sa lettre, mon cher ministère me signale également que, mettant l'accent sur les points positifs de la retraite, mon récital serait des plus ludiques pour les enfants quand à leur avenir.

     Mon enfant hurle dans les transports en communs et entraîne les autres à en faire autant. A t'il un avenir dans la politique ou le syndicalisme ?
Dans l'immédiat que puis je faire pour éviter aux autres usagers des dits transports une overdose de décibels ?
Puis je le baillonner temporairement à l'aide de mon soutien gorge au risque de choquer le public ci présent ?

    Chère madame,
Nous déconseillons l'usage du soutien gorge comme musolière. En effet, des utilisations similaires l'ont récemment prouvé, la tension provoquée par l'introduction de l'objet dans la bouche de l'enfant entraîne la formation d'une bosse sur la baleine et comme chacun le sait, une baleine à bosse n'a rien à faire entre les dents d'une de nos chères petites têtes blondes.
   Pour ce qui est de trouver une méthode efficace pour l'empêcher de nuire à vos co-voyageurs, il en est une radicale mais qui nécessite une visite chez un pédiatre. En effet, celui ci devrait pouvoir détecter très rapidement si votre enfant est promis à devenir un abruti irrécupérable. Si c'est le cas, une opération simple et innoffensive consistant à coudre ensemble la lèvre inférieure et supérieure(de la bouche bien entendu) devrait suffire à régler le problème. Arrivé à l'âge adulte, cela lui permettra encore d'éviter de débiter des inepties à longueur de journée et devrait par ailleurs lui valoir une confortable pension d'invalidité.
    Deuxième possibilité, votre enfant n'est pas con. Dans ce cas nous préconisons généralement l'inoculation de puissants somnifères avant la montée dans le bus, le tramway ou le téléphérique.
     Quand à une éventuelle carrière politique en liaison avec son fort potentiel d'entrainement des masses, il va de soi que cela mériterait d'être analysé par un spécialiste. Nous vous préconisons donc un rendez vous avec M. Bernard Thibaut, syndicalologiste et agitateur de foule réputé, il saura probablement quoi faire. Sinon, il se murmure qu'un poste de ministre de l'économie pourrait se libérer, mais rien de très sûr à l'heure actuelle.
    Un dernier conseil, si l'enfant est vraiment insupportable, n'hésitez pas à le mettre sur e-bay.






 Note de l'auteur : Si le monde tournait rond on pourrai préconiser de telles solutions, mais que voulez vous, les gens ne sont pas prêts.

       Cela faisait un moment que vous vous languissiez de moi chères lectrices. Je dis "chères lectrices" car je ne pense pas que mes lecteurs aient été dotés par la nature des mêmes attributs, et donc, je les exclue. C'est arbitraire, je le sais, mais enfin je suis sur mon blog et je fais ce que je veux.
Si vous êtes des habitués vous aurez repéré au premier coup d'oeil que ces quelques premières phrases font partie de la routine relative à mes articles, à savoir une introduction longue comme le bras qui vous décrit mes vacances en Sibérie Occidentale (d'ailleurs qu'elle soit occidentale ou non, je doute que cela soit plus intéressant).

      Ce paragraphe sans intérêt achevé, je vais dès à présent, sans plus tarder, dès que j'aurais fini mes papillotes à la chipolata, vous apprendre à créer un véritable tube! Un tube, autrement dit : une chanson que les radios diffusent sans discontinuer et qui "fait bouger leur boule aux j'euns".

      Il faut avant toute chose, de la musique. Cette étape ne devrait pas trop vous entraver car, au vue des récents progrès en matière d'électronique, un animateur de mariage perdu dans les tréfonds du Limousin est désormais capable de sampler un claquement de testicule bovin pour en faire un beat inoubliable. Vous l'aurez compris, la musique de nos jours n'a que peu d'importance dans la création d'un tube. Prenez donc un rythme simple, par exemple, Poum Tchack. Répétez le, ajoutez quelques fioritures électroniques et arrosez le tout d'un bel effet.

       Vous tenez à présents entre vos petites oreilles fébriles le son qui va faire trembler la piste de danse. Il reste cependant insipide. Pour épicer votre morceau il faut bien sûr une belle voix, féminine de préférence et bien sûr des paroles. Pour écrire le texte de votre chanson, ne vous inquiétez surtout pas d'un engagement quelconque, de la banalité certaines des conneries que vous allez débiter ou même d'un éventuel sens que vous pourriez donner aux couplets comme au refrain. Non, écrivez vos paroles en posant votre cerveau sur à côté de la télévision où vous regardez la roue de la fortune. A ce propos, piocher des textes dans les répliques des Feux de l'Amour semble être une bonne méthode d'écriture.
      Ca y est, vous tenez vos paroles. Elles sont certes d'une niaiserie rare pour qui a passé l'âge de collectionner les cadeaux de Picsou Magazine mais, en fin de compte, ça n'a pas beaucoup d'importance.
      En effet ce qui est important, du moins si vous êtes un homme, c'est que vous allez pouvoir culbuter votre chanteuse sur la table de mixage. Si vous avez eu la présence d'esprit de rebrancher votre cerveau après la phase de composition vous devriez être assez éclairé pour choisir une chanteuse à la perspicacité aussi légère que son chemisier. Si vous êtes une fille, convoquez un Dj pour qu'il puisse culbuter votre chanteuse, et filmez pour avoir un souvenir.
     Les joyeusetés terminées, la chanteuse pourra alors exercer son art. Il est conseillé de lui imposer l'utilisation d'un timbre de voix sensuel voir carrément suggestif. Autre chose, il est préférable, disons même nécessaire que les paroles de votre tube soient en franglais. Pourquoi ? Je n'en sais absolument rien, les voies de la Mode sont impénétrables. Donc, vous vous souviendrez bien, du français et de l'anglais. Certains ce sont essayés à mélanger le biélorusse et le cantonais mais les résultats ne furent pas probants. Au vu de ces derniers conseils, il ne vous reste plus qu'à ajouter un effet à la voix de votre interprète, parce que quand même, c'est la classe de pouvoir jouer avec ce petit bouton vert sur votre table de mixage.   Au final, pour obtenir quelque chose de satisfaisant secouez énergiquement le tout, enfin quand je dis le tout, je devrais dire, "excepté la chanteuse" car il est bien mal vu de nos jours de briser la nuque d'une femme sur le bord de son lit. Ah oui, j'allais oublier, essayez de vous trouver un nom de scène qui mettra en avant vos qualités, par exemple : Kevin Guerilla.
      Une fois la version définitive de votre oeuvre entre vos mains encore collantes de la veille, envoyez le à toutes les maisons de disques existantes. N'ayez aucune inquiétude, ce genre de mixture s'écoule comme les feux d'artifices le 14 juillet. Et nul doute que votre version remixée avec un chanteur Hip hop célèbre se vendra aussi bien que les kits d'assistance aux grands brûlés le lendemain du 14 juillet.

      Voilà, vous avez désormais tout pour faire un tube.
Sinon vous pouvez aussi faire de la musique, non, de la vraie.


PS : je devrais aller faire une excursion en boite de nuit sous peu, ceci dans un but purement ethnologique, à savoir : étudier l'effet de ces tubes sur le comportement d'un ou plusieurs individus.