MDFR

MDFR comme ...

Mardi 28 juin 2011 à 19:48

      A l'heure où je vous parle, la chaise sur laquelle je suis assis fond lentement tel le beurre sur les pâtes (cette image poétique, je la tient de M. Panzani qui adore les chaises en plastique). Si l'ustensile de bureau susnommé se permet de passer de l'état solide à l'état liquide sans ma permission, ce n'est pas juste pour m'agacer. Il y a une raison plus scientifique à cela, et il n'y a pas besoin d'avoir scénarisé les Experts pour découvrir l'origine de ce phénomène. C'est la chaleur me direz-vous; eh bien oui, pour une fois que vous ne vous mettez pas les métacarpes -dehors il fait froid- dans l'oeil jusqu'au cubitus, cela mérite d'être souligné (et avec un double décimètre et un stylo rouge s'il vous plait, sinon vous me ferez cent lignes). C'est la chaleur donc, la cause de cette fonte de chaise sans préavis. C'est la chaleur, qui nous accable, en ville comme à la campagne ou à la montagne et qui arrache à l'automobiliste pris dans les bouchons ce brame superbe et dramatique "bouge toi, con, tu vois pas que j'ai Ginette qui sue sur les sièges de la BX ?" (l'accent dur Sud apportera une touche d'exotisme au tableau). C'est la chaleur qui nous fait suinter de toutes parts, qui nous tient éveillé jusqu'au milieu de la nuit et qui nous éreinte de sa main lourde et brulante.

 
      A cet instant, vous me direz (parce que vous ne pouvez pas vous empêchez de l'ouvrir) "mais l'été stipule qu'il doit faire chaud, l'été stipule que les gens doivent suer et l'été stipule que les sièges de BX doivent virer au jaune" (en citant l'automobiliste lambda lui même cité plus haut). Ce à quoi je vous répondrai que j'aimerais assez que vous arrêtiez assez de jouer avec "l'été stipule" de n'importe qui pendant que je vous éructe ma souffrance en pleine face.

Avec beaucoup de mousse s'il vous plaît
 
      Je poursuivrai, non pas en apportant une hypothèse comme à mon habitude, mais en ouvrant le débat. En effet, vous conviendrez avec moi que cette atmosphère suffocante n'est pas le simple fait d'événements naturels. Je m'interroge donc. Sont-de les glaciers et les climatiseurs qui, forgeant un odieux cartel, s'associèrent en douce pour porter le climat européen à ébullition, ce dans le but évident de vendre plus de leurs produits ? Serait-ce le gouvernement qui aurait allumé la chaudière de l'Elysée thermostat 4 afin de nous faire croire que les immigrés nous amènent leur climat en plus de leurs familles, ce avec de transparentes visées électoralistes ? Ou bien, le monde serait-il un toasteur géant ?
      Je ne suis absolument pas en mesure de répondre à mes propres questionnement, j'aurais donc besoin de votre aide pour déterminer les causes de cette chaleur au parfum de complot.

      A vos claviers, la meilleure réponse donnera droit à un kit de plage Téléthon, quoi de mieux que faire des pâtés de légumes ?

      Sur ce, je vais me réfugier dans le réfrégirateur en attendant de partir vers des contrées plus hospitalières.
 

Mercredi 8 juin 2011 à 23:30

      Ce soir, nous parlerons de discrimination. Une discrimination absolument infâme puisqu'elle ne s'appuie pas comme d'habitude sur des aspects physiques, religieux ou ethniques, mais bien sûr les goûts de la personne. Et cet ignominie je vous la désignerai, je donnerai son nom, sans craindre les foudres de qui que ce soit car comme chacun le sait je ne suis pas raton laveur et je ne suis paratonnerre. La voici donc, cette odieuse discrimination qui pollue la vie de nos entreprises : la machine à café.

      En effet, pour quiconque ayant un penchant pour l'arabica version distilation de gnôle à la foire communale, la machine à café est une instance de socialisation extremement efficace au sein d'une société ou d'une administration. Cependant, si vous brûler les phalanges sur une timbale en plastique ne vous attire pas, on vous rejette. Vous ne pourrez alors jamais rentrer dans cercle très fermé des amateurs de caféine de bureau. Outre les lacunes évidentes en matière de relations sociales, c'est votre culture toute entière qui patira de cette aversion pour le café. En effet, si vous ne vous pressez pas devant le saint appareil au moins trois fois par jour, comment sauriez vous que Lyon est en difficulté, et que de toutes façons c'est Lorient qui ca gagner cette année; comment pourriez vous être au courant des péripéties palpitantes des Anges de la télé réalité; comment encore connaîtriez vous le dernier calembour à la mode?
      La réponse est simple, vous ne le pourriez pas. Il y a donc discrimination votre honneur. Je propose donc que l'on retire ces appareils du diable qui, non content de déverser leur fiel sombre dans le gosier déjà bien attaqué par le pinard en cubi de nos compatriotes, englouti des sommes gargantuesques en caféine, sommes qui pourraient être bien mieux alloués si elles étaient dépensés dans la lutte contre la consommation de stupéfiants. Par stupéfiants, j'entends de citoyens stupéfiants; en effet sur l'année 2011 il a été porté à ma connaissance qu'une bonne centaine de sosies de Victor Lanoux avaient été dévorés par des clochards alcoolisés. J'ajouterai enfin que la disparition de la machine à café mettrait fin à des années de domination du petit noir sur l'homme eau plate.






      En conclusion je dirais que ça faisait un long moment que je n'avais pas écrit d'article et que ça fait du bien de retrouver clavier de mes rêves, et vous aussi lecteurs de passage, même si vous êtes amateurs de café.


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