Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que cet article n'est aucunement discriminatoire à l'égard d'une quelconque population. Tout juste pourra-t'on y lire un peu d'étonnement à ranger dans la catégorie "surprise vestimentaire et mauvais goût".

       Oui je parle de surprise vestimentaire, non pas parce que ces deux mots se marient aussi bien que le siroseux et l'absinthe, mais bien parce que je rencontre régulièrement depuis l'année dernière des individus qui bravent les codes de la mode pour porter ce qui pourrait être une tenue expérimentale pour un film de science fiction à petit budget. Et ces héros des temps modernes, ce sont les chinois et les chinoises. Et oui, encore eux.

       En effet, selon un récent sondage Ifop/moi même, 80% des étudiants pensent que leurs homologues chinois, du moins l'échantillon que l'on nous présente, ont des chances de remporter le 150m mauvais goût vestimentaire. Alors bien sûr, je ne suis pas Jean Paul Gautier, Karl Lagerfeld, même pas Casimir, mais je me permet au nom des 80% précédemment cités de prendre la parole.

       Des preuves mon commandant ?

      Mais j'en ai des preuves. Tout du moins vous suffira-t'il de vous rendre dans n'importe quelle université française pour vous convaincre de la véracité de mes propos. Du style le plus épuré mêlant élegamment rose bonbon, mauve égout et bordeaux qui tache en passant par les paillettes sur collant jaunes et jusqu'au fripes que portaient nos grands mères pour affrioler l'occupant, les chinoises savent mêler les genres.

      La question qui ressort de ce constat inquiétant et qui viendra compléter cette démonstration est bien sûr : pourquoi ?
Et sur ce terrain plusieurs écoles s'affrontent.
On trouvera par exemple une théorie exposant que les étudiants chinois sont tous des réfugiés politiques ayant dû fuir leur pays. Pour goûts musicaux illicites paraîtrait-il. En effet, il serait interdit en Chine d'écouter et de se vêtir comme Mylène Farmer.


       Certes ce n'est pas le cas le plus plausible. D'autres prônent donc que cette façon de s'accoutrer serait directement influencée par les costumes de soirée de l'intelligencia chinoise. Car ne nous méprenons pas, les étudiants que vous voyez déambuler dans les couloirs des facultés ne sont assurément pas des fils de paysans qui passent leurs journées, les pieds dans les rizières, avec le buffle, à l'eau grise. En conséquence, ils s'affubleraient de pareilles fripes par pur souci d'imitation ou de nostalgie de leur pays. Qui n'a pas connu les soirées mondaines à couvrir d'éloge les grands pontes du parti et les industriels multi milliardaire ne pourrait alors comprendre ces coutumes vestimentaires.


        De sombres partisans de la théorie du complot expliquent encore que tous ces étudiant seraient envoyés par l'Empire du Milieu en tant qu'éclaireurs. Selon eux, ainsi vêtu(e)s de couleur dans des tons des plus flashys, ils testeraient la résistance occulaire des occidentaux. En effet, il ne vous aura pas échapper, vous scientifiques avertis que les couleurs portées en majorité par les chinoises étaient situées sur une longueur d'onde très précise, proche de l'invisible pour l'oeil humain. Alors, peut être essayent ils de nous hypnotiser pour vendre leurs produits à l'étranger, ou peut être préparent ils une invasion de soldats roses ?
       Ce dernier point des plus alarmiste est tout à fait discutable. Il convenait cependant de le noter pour être tout à fait exhaustif sur le sujet
.
       La dernière éventualité qui s'offre à nous est il est vrai la plus simple, mais également la plus plausible. Pour illustrer mon propos, je ne puis m'empêcher de vous citer Gégé, le barman du bistrot du coin, appelé aussi 21 grammes, non pas parce qu'il a perdu son âme mais bien à cause du degrés d'alcoolémie qu'il promène en permanence avec lui. Enfin ,peu importe l'aspect du foie de cette homme puisqu'il fait preuve de capacités de réflexion absolument hors du commun. Ainsi m'a t'il dit l'autre soir, dans un morceau de bravoure comme seul un homme luttant pour rester appuyé au comptoir peut en déployer, "de toutes façons, les chintok, s'ont tous des goûts de chiottes". Alors peut être le style n'est il pas très littéraire, et peut être le blâmera-t'on pour avoir emporté les cacahuètes dans son coma éthylique mais messieurs les académiciens, auriez vous pu résumer la situation de façon aussi concise en nous citant Flaubert ? Je ne le crois pas.
       Toujours est il que la formule de mon barman préféré nous éclaire peut être sur la raison du comportement vestimentaire de la diaspora chinoise en Occident.

Et voilà, encore un magnifique reportage d'investigation sur un sujet d'actualité. A vous les studios.